La ligne Montauban-Lexos
Un peu d'histoire
Ces pages n'auraient pu être rédigées
sans le remarquable ouvrage de Claud Harmelle "Les piqués de l'aigle"
auquel je me suis constamment référé : qu'il en soit ici
remercié. Voir Bibliographie)
La période faste de la ligne ne va pas durer. En 1862,
l'ouverture de Capdenac-Brive ouvre la période la plus prospère.
Plus besoin de passer par Bordeaux pour aller à Paris. On circule par
St Antonin et Lexos ! Des trains pour Paris s'arrêtent à St Antonin
! Mais l'embellie est de courte durée, dès 1864, l'ouverture de
Lexos-Toulouse va écarter tout ce trafic noble de la ligne Montauban-Lexos.
la preuve dans ce tableau qui suit, extrait des "Piqués de l'aigle"
P 156.
L'ouverture totale en 1891 de la ligne Montauban-Brive par Cahors
va finir de marginaliser la ligne Montauban-Lexos. Sans parler de la ligne Capdenac-Cahors.
Il faut dire que le PO n'a pas fait beaucoup d'effort pour revitaliser cette
ligne : quasiment aucune modernisation depuis la construction, et aucun effort
sur les tarifs et les horaires : en 1925 un train met 1h50 min pour parcourir
les 67 km entre Lexos et Montauban dont 15 min entre Villenouvelle et Villebourbon
pour 6 km (voir ICI bas de page)! Entre les deux
guerres, la concurrence automobile va finir d'achever la ligne qui sera coordonnée
par décret en 1938.
Pendant la guerre, des voix s'élèvent pour la réouverture
de la ligne, vue la pénurie de transports routiers. Des trains circulent,
la preuve avce cette photo :
Un train en gare de Saint Antonin en 1940.
C'est un accident d'autobus en octobre 1945 (l'autobus assurant
le service de Penne à Montricoux tombe dans un ravin, cinq morts et vingt
blessés !) qui va accélérer la réouverture. Le gouvernement
intervient en sa faveur en 1946, mais la SNCF manque de moyens, pénurie
de matériels et de gas oil. En 1947, on fit circuler, sur intervention
du préfet, des trains pour la foire de Montauban les 19 mars et 13 octobre.
Le 4 mai 1947, deux autorails légers FNC (voir ICI)
furent mis en service : ils assuraient trois allers et retours quotidiens entre
Lexos et Montauban avec des circulations supplémentaires jusqu'à
Laguépie et entre Bruniquel et Montauban le samedi. Mais ces autorails
étaient des prototypes; le service fut interrompu pour cause d'ennuis
mécaniques et de manque de pièces ; le trafic fut restreint puis
rétabli en 1948. Mais le temps de parcours des autorails n'était
pas beaucoup plus court qu'un train normal : 1h44 ! En 1953, l'ingénieur
en chef des Ponts et Chaussées du Tarn et Garonne rédige un rapport
défavorable au rail : comme il est question depuis longtemps de construire
une route dans la vallée il suggère d'utiliser la voie ferrée
qui a un gabarit suffisant, et pour cause. Son conseil fut suivi : le 25 juillet
1955 un dépêche ministérielle confirme la suppression du
service voyageurs par fer pour le 1 août 1955. Le 21 février 1957
paraissait le décret de déclassement le la ligne : la plate forme
était rachetée par les départements (Tarn et Garonne et
Tarn) afin d'y construire une route qui sera très vite ouverte à
la circulation de Montricoux à St Antonin (parcours le plus touristique),
puis entre St Antonin et Lexos et enfin plus tard entre Montauban et Montricoux.