La ligne Montauban-Lexos

La cimenterie de Lexos.

Au début du XXème siècle, profitant d'une formation calcaire de bonne qualité dans le cirque de Varen et de la proximité de la voie ferrée, un four à chaux est construit près du hameau de Lexos, hameau qui s'était agrandi quand la gare de bifurcation avait été mise en service. Très vite, un four à ciment est ajouté par la société des Chaux et ciments de Lavazière.

Voici une très belle carte postale ancienne datant de ces premières années : on compte quatre fours à chaux. (Collection J.Linon)

Très intéressante CPA : tout d'abord la prise de vue non "académique" le train de dos; le chauffeur grimpé dans son tender qui fixe le photographe (le train est peut-être en manoeuvres ?), et le chargement de fûts. On voit qu'il y a déjà une voie de garage devant l'usine, voie occupée par de nombreux wagons couverts. (attention à la légende ! la gare a déjà été dépassée par le train) Nous sommes encore devant les fours à chaux verticaux.


En témoigne cette vue aérienne IGN de1958 : la cimenterie s'est un peu étendue, la colline a été rognée, mais la grande modernisation n'a pas encore eu lieu. La CPA précédente a été prise au droit du bâtiment juste avant la courbe vers le Nord.

Une photo aérienne récente : la cimenterie a disparu, on voit bien la place occupée par la première usine.
Revenons à l'histoire de la cimenterie : en 1925 sont installés des fours rotatifs pour la production de ciment. En 1958, est construit un four de grande capacité, rejoint par un deuxième en 1966, ce qui porte la production annuelle de ciment à 650 000 tonnes. Au début des années soixante, toute la production ne partait pas par le rail, de très nombreux camions rejoignaient Caussade et la Nationale 20. . (J'ai visité, lors de mes études, la cimenterie en 1961).
Je n'ai pas de cartes postales de la cimenterie modernisée... Voici ci-dessous une vue de la cimenterie avec le premier four rotatif. (sous le hangar à droite)


Le deuxième four a été installé : remarquer l'étroitesse du site.

La même photo plus nette.

Une vue aérienne de la gare, prise depuis la colline,  montrant l'importance des expéditions de ciment.


Suite à la crise de l'énergie en 1974, la méthode de fabrication étant très gourmande, on modernise la cimenterie en abandonnant la voie humide et en utilisant la voie sèche. Lire   ICI source Lafarge et ICI
En 1977 nous avons à Lexos une cimenterie moderne et performante.
En 1994, sous prétexte de rentabilité, l'usine ferme définitivement. Le site est nettoyé en 1998/1999. En 2002 l'atelier est foudroyé avec 60 kilos de dynamite. Pendant ce temps, la gare n'en finit pas d'agoniser : en 2010, les appareils utilisés pour les croisements des trains sont neutralisés, il n'y a plus d'agent en gare.
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