La ligne Moissac-Cahors
Le 11 janvier 1914 c'est le début officiel des travaux.
En juillet de la même année le nivelage de l'axe de la plate forme
est terminé, mais naturellement en août 1914, les travaux sont
arrêtés ! En octobre les études et travaux vont reprendre,
mais on comprend que le rythme ne sera pas soutenu car ce n'est que début
1918 que le tracé est définitivement terminé.
En mars 1919, le marché de la construction est passé
avec l'entreprise Boyer de Nantes, entreprise spécialisée dans
la construction de voies ferrées. Mais l'année 1919 se termine
sans vrai commencement des travaux car l'entreprise manque d'essence pour ses
camions. En 1920, les travaux débutent des deux côtés et
en octobre 1921, cinq kilomètres sont terminés côté
Cahors et 5 km côté Moissac. A la mi-juin 1925, 46 km sont réalisés
(27 côté Cahors et 19 côté Moissac. Mais le sort s'acharne
à nouveau sur les travaux : l'année suivante l'entreprise Boyer
est en difficultés financières.
La situation va stagner pendant deux ans jusqu'en 1928, où
l'entreprise Boyer va se voir retirer le marché remplacée par
une association de trois sociétés qui étaient ses sous-traitants
! En mai 1928, 53 km de plate-forme ont été réalisés
; le travail va reprendre rapidement car un an plus tard 62 km sont terminés
et en mai 1930 l'infrastructure est achevée. Puis "curieusement"
plus rien ne bouge pendant deux ans : la réception de l'infrastructure
a lieu en 1932. Restent à poser les rails et construire les gares, stations
et maisoins de passage à niveau.
Seul signe positif en 1933, a lieu l'agrandissement de la gare
de Cahors pour accueillir les services nécessaires à l'exploitation
de cette nouvelle ligne. Mais en 1934, la construction de la superstructure
est ajournée. Pourquoi ?
Les raisons sont nombreuses : la concurrence automobile est de
plus en plus vivace, des lignes d'autobus (une entreprise basée à
Lauzerte) desservent cette ligne. Les prévisions de trafic sont catastrophiques
et le PO étant déjà en pleines difficultés financières
conjuguées à la crise des années 30 ; de plus la démographie
de la région est en chute constante (entre 1876 et 1990, certaines communes
qui auraient été desservies par cette ligne ont perdu plus de
50% de leur population), les agglomérations sont toutes à des
distances d'au moins 1 km des stations prévues. Moissac et son commerce
du chasselas ne sont plus favorable à la construction de cette ligne
: on pense que Moissac-Cahors pourrait détourner ce commerce.
Une vue de la gare de Moissac : remarquer le nombre de wagons
en gare.
Une vue spectaculaire montrant l'importance des expéditions
de chasselas.
Le rapport Peschaud de septembre 1931 analyse la situation et
prévoit un déficit d'exploitation de 63% !
Lire le rapport Peschaud.
En 1941, le gouvernement de Vichy déclasse la ligne comme
celle de Beaumont-Gimont. En 1957, certains terrains sont rétrocédés
à leurs anciens propriétaires. C'en est fini de la ligne Cahors
Moissac. Des vues de ce qui reste de l'infrastrucure ICI.