La ligne Bordeaux-Toulouse

 

Le déraillement du Rapide 122.

Le 8 Novembre 1908, après 4 h du matin, le rapide 122 reliant Cette à Bordeaux dérailla à pleine vitesse juste avant la gare de Grisolles. Cinq voitures sortirent des rails et certaines dont le wagon-poste occupé par neuf ambulants vint finir sa course contre les pilers du pont. Les secours eurent du mal à s'organiser en pleine nuit : "Des cris lamentables partaient des wagons éventrés et couchés sur la voie d'où avec d'infinies précautions on retira les blessés, les morts et les agonisants que l'on étendit d'abord dans le fossé et sur la pelouse qui longe la voie ferrée à gauche en allant vers Grisolles." (presse de l'époque).

Le récit d'une voisine de la ligne réveillée par le vacarme : "Le spectacle qu'elle aperçut était terrifiant : des voyageurs affolés, descendus des voitures, couraient dans tous les sens. Il y avait des femmmes, des enfants qui poussaient des cris déchirants. Une jeune femme avec un bébé semblait en proie à une crise de folie." Elle partit chercher du secours à la gendarmerie.

Dans un premier temps, on relève dix morts, les dix dans la première voiture de troisième classe derrière le wagon postal. Toute la journée une foule de curieux s'est amassée dans les environs pour assister à la réparation de la voie et au redémarrage du trafic sur une voie.

Le lendemain, Monsieur Barthou, ministre des travaux publics vient sur place pour surveiller l'enquête sur l'accident : on dit que c'est un rail cassé... Il va ensuite se recueillir à l'hospice de Grisolles devant les dépouilles des morts et réconforter avec des paroles convenues les blessés.

Source : La vie d'autrefois en Tarn et Garonne.

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